top of page
La guerre à Orléans

Orléans en guerre.

Signaler une erreur

1940 - L'occupation

Commerces à Orléans

Les années d'occupation d'Orléans

Orléans n'allait pas rester longtemps sans administration. Dès le 24 juin, M. Morane, ingénieur des Ponts et Chaussées, qui se trouvait à Bordeaux, avait été nommé par le Ministre de l'Intérieur comme Préfet du Loiret.

La préfecture étant occupée par les Allemands, il installa ses services dans un hôtel, voisin du quartier général, 3, rue de la Bretonnerie.

Déjà certains services sont au travail, dès le 25 juin, le Syndicat d'Initiative a rouvert son pavillon et s'est mis à la disposition des réfugiés et sinistrés.

A partir du 1er juillet, l'administration, contrôlée par l'occupant, se remet peu à peu en marche. D'autre part, une ordonnance allemande fixe le couvre-feu de 22 heures à 5 heures du matin et déclare que les achats seront payables en monnaie française ou allemande. Les Orléanais, réfugiés non loin de la ville, rentrent peu à peu et un premier comité de sinistrés se constitue dans le quartier des Carmes.


Le 10 juillet, quelques trains commencent à circuler, et les correspondances sont rétablies dans le Loiret, le 15, les écoles primaires sont rouvertes et une partie du réseau de distribution de gaz est rétablie.

Les commerçants sinistrés se préoccupent d'une réinstallation provisoire. Le 18 juillet, tous se rallient au principe de l'aménagement des baraques foraines sur le mail.

Le pont George-V avait été rétabli provisoirement et les occupants, fiers de leur victoire, l'avaient déjà baptisé « Adolf Hitler Brücke ». Pour assurer un autre passage sur la Loire, ils avaient fait construire en amont du nouveau pont, entièrement détruit, une passerelle de bois (tout le matériel de fête de la ville y fut employé), une immense pancarte la dénommait « Passerelle Hermann Goering ». Elle fut ouverte à la circulation le 23 juillet.

Chaque jour, la vie reprenait ses droits. Les tribunaux rouvrent le 24 juillet, la Manufacture des Tabacs quelques jours plus tard. Le 6 août, le couvre-feu est reporté à 23 heures. Il y restera jusqu'à la libération.


Le 18 août, le Conseil Municipal se réunit pour la première fois. Avec l'hiver, les Orléanais vont connaître leurs premières difficultés et, dès le 3 octobre, on commence la distribution des premiers tickets de pain, de viande et de matières grasses. Orléans devient un vaste chantier. Un millier de chômeurs des usines Renault sont adjoints aux travailleurs orléanais pour déblayer les ruines. Des « Decauville » (petits trains) circulent dans les quartiers sinistrés, emmenant vers la Loire des tonnes de pierres et de plâtras. On abat tout ce qui reste des immeubles partiellement détruits. Tandis que se poursuit cet immense travail qui fut mené avec une rapidité surprenante.


Dès 1941, l'emprise allemande se resserre. Les manifestations organisées par la propagande allemande n'attirent que quelques collaborateurs. · La relève de la garde et les musiques militaires passent dans l'indifférence générale. Mais l'armée, riche de ses marks, pille systématiquement les magasins : Vêtements, chaussures, articles manufacturés de toutes sortes prennent le chemin de l'Allemagne par tous les trains de permissionnaires.

L'administration allemande, de son côté, prélève la plus-grande partie de notre bétail et de notre production agricole, enlève les machines de nos usines et notre matériel ferroviaire.

Peu à peu, les restrictions se font plus sévères, la viande et les légumes sont rares et les prix montent en flèche au marché du Châtelet, dès le premier semestre de 1941. Le tabac commence à manquer. Le 31 mars, le déblaiement est terminé, plus de 200 .000 m³ de décombres ont été charriés.


Le 8 mai, Orléans, qui n'a jamais failli à son devoir de reconnaissance envers la Libératrice, fête Jeanne d'Arc. Les cérémonies furent des plus brèves : dépôt de gerbes par les autorités place du Martroi et services religieux. Quelques jours plus tard, la Préfecture était abandonnée par les Allemands qui l'occupaient depuis près d'un an et le Préfet Morane quittait la rue de la Bretonnerie pour s'y installer. Le 28 mai, nos mails prenaient un aspect nouveau. Les commerçants sinistrés quittaient, en effet, les baraques foraines pour prendre possession de nouveaux stands.


1942-1943

Deux longues années pendant lesquelles Orléans vit au ralenti. Une seule manifestation a repris quelque importance, c'est la fête de Jeanne d'Arc. En mars, des bureaux d'embauche se sont ouverts rue de la République, place du Châtelet, dans des cafés des faubourgs. On attend des volontaires pour leur vanter les joies et les avantages du travail pour le Grand Reich. Mais les volontaires ne viennent pas.

C'est alors la déportation pure et simple, les rafles dans les rues, les descentes de police, à l 'aube, pour se saisir des requis. Les attentats « terroristes », comme disait la propagande de Vichy, commencent. Ils se font plus nombreux en 1943, et la répression devient plus brutale. La Gestapo opère sans cesse, donnant quelquefois de larges coups de filet, procédant chaque jour à des arrestations isolées. Pour terroriser les Français et juguler la résistance, les Allemands prononcent des condamnations, fusillent ou tuent dans la prison les patriotes. Quant aux déportés, ils furent légion. Le 5 juin 1942, les juifs sont astreints à porter l'étoile jaune.

L'année de la libération allait enfin venir.

© Orléans Pratique & Insolite
bottom of page